Formation à la langue des signes en entreprise avec un formateur sourd et des salariés attentifs

23 septembre : Journée internationale des langues des signes

18 juillet 2025
Divers Gens
7 minutes

Journée internationale des langues des signes : une date clé pour l’inclusion

Le 23 septembre marque la Journée internationale des langues des signes, proclamée par les Nations Unies en 2017. Cette journée vise à promouvoir l’identité linguistique et la diversité culturelle des 72 millions de personnes sourdes dans le monde, dont 80 % vivent dans des pays en développement.

Elle rappelle que les langues des signes sont multiples – plus de 300 à travers le monde – et qu’elles constituent des langues naturelles à part entière, dotées de leur propre grammaire, syntaxe et culture. À l’échelle internationale, une langue des signes véhiculaire, la LSI (Langue des Signes Internationale), est parfois utilisée lors de grands événements ou de rencontres internationales.

En 2020, la Fédération mondiale des sourds a lancé le Global Leaders Challenge : un appel adressé aux gouvernements et institutions pour qu’ils utilisent les langues des signes en collaboration avec les associations locales de personnes sourdes.

Chez Divers Gens, cette date est l’occasion de mettre en lumière notre engagement en faveur d’un monde du travail plus accessible et inclusif. Et si cette journée devenait pour vous le point de départ vers une initiation ou une formation à la Langue des Signes Française (LSF) pour vos collaborateurs ?

Langue des Signes Française : l’histoire en bref !

Au Ve siècle avant J-C

Selon Platon, la surdi-mutité ne permettrait pas l’accès au langage, et donc ne permettrait pas l’accès à la raison

Au XVIIIe siècle

L’abbé de l’Épée est l’un des premiers entendants à s’intéresser à la LSF. Il s’aperçoit que, pour les sourds, la communication semble beaucoup plus aisée par les gestes. La langue des signes semble être la “langue naturelle” des personnes sourdes.

Il choisit alors de changer le mode d’apprentissage des personnes sourdes. Au XVIIe siècle, souvent individuel et dispensé par un précepteur, l’apprentissage est également centré sur l’apprentissage de la parole.

L’abbé de l’Épée essaie une nouvelle méthode : l’apprentissage collectif et centré sur l’apprentissage de la Langue des Signes Française. La LSF est alors un outil pour, ensuite, apprendre le Français lu, écrit et parlé.

Mais avant cela, il a fallu structurer la LSF. C’est pour cela que l’abbé de l’Épée est souvent considéré comme “le père” de la Langue des Signes Française.

Les progrès des enfants sourds sont fulgurants. Il montrera ces progrès devant la Cour de France et pourra ouvrir une véritable école pour sourds, “l’Institut National des Jeunes Sourds”, rue St Jacques, à Paris. Établissement qui, encore aujourd’hui, accueille des personnes sourdes.

En 1880, congrès de Milan

Interdiction de pratiquer la langue des signes. Le congrès, composé quasi exclusivement d’entendants, invoque trois raisons :

  • la LSF ne serait pas une vraie langue,
  • la parole aurait été donnée par Dieu comme moyen de communication,
  • les signes empêcheraient les sourds de bien respirer, ce qui favoriserait la tuberculose.

La langue des signes sera de nouveau autorisée à l’école en 1991. Soit une interdiction de plus de 100 ans.

En 2005, loi pour l’égalité des chances.
Reconnaissance de la Langue des Signes Française comme étant une langue officielle.

La langue des signes aujourd’hui

Malgré les progrès indéniables concernant l’inclusion des personnes sourdes, il reste encore du chemin à parcourir. À titre d’exemple, il est encore aujourd’hui très difficile pour un enfant sourd d’être scolarisé dans de bonnes conditions.

Comment signe-t-on « bonjour » et « merci » ?

Les signes « bonjour » et « merci » sont relativement similaires.
Pour dire « bonjour », vous placez les doigts de votre main plutôt sur la bouche et effectuez un mouvement vers l’avant.
Pour dire « merci », même chose, mais vous placez les doigts de votre main plutôt sur le menton.
Si les deux signes sont assez similaires malgré cette petite différence (bouche pour bonjour, menton pour merci), c’est surtout le contexte qui donnera à votre interlocuteur l’indication.
Par exemple, si c’est la première fois de la journée que vous le rencontrez, on imaginera aisément un bonjour, alors que si ce dernier vient de vous rendre un service, celui-ci devrait deviner un « merci » de votre part.

Comment apprendre la Langue des Signes Française ?

Pour commencer :

Pour apprendre quelques mots de vocabulaire, nous vous conseillons le dico Elix, de l’association Signes de Sens.
Ce dictionnaire est un super outil pour tous. Pour les personnes entendantes qui, comme évoqué, souhaitent apprendre des signes. Mais aussi pour les personnes sourdes car, comme tout bon dictionnaire, Elix donne la définition en LSF de chaque mot.

Pour les entreprises :

Pour les entreprises qui souhaitent faire profiter leurs collaborateurs d’une initiation ou d’une formation LSF, comment ne pas vous conseiller les interventions Divers Gens. Nos formats d’interventions sont très variés et s’adaptent facilement à vos attentes (d’une initiation le temps d’une pause café de 5 min à plusieurs jours de formation LSF).
Le plus : toutes nos interventions sont animées par un duo “sourd-entendant”, une personne entendante pour accueillir les participants et faciliter le travail de formateur de notre intervenant sourd qui lui, partage sa langue et sa culture.
Le plus plus : notre initiation LSF a également été pensée pour être réalisée en ligne, même les salariés en télétravail, sur la route ou chez le client, ont le droit d’apprendre la LSF !

Pour les particuliers :

Pour celles et ceux désireux d’en apprendre plus en s’engageant sur un temps long, nous vous conseillons les formations de Visuel LSF : https://www.visuel-lsf.org/

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La langue des signes n’est pas une langue universelle : le vocabulaire diffère d’un pays à l’autre. Cependant, les échanges entre signants (personnes qui s’expriment en langue des signes) de pays différents sont facilités. Il existe une LSI (langue des signes internationale), celle-ci est très peu utilisée.

Oui, il y a une différence d’audition entre personne sourde et personne malentendante. Il y a même des degrés de surdité différents chez les personnes sourdes elles-mêmes.
Les différents niveaux de surdité :

  • La surdité légèremalentendance ») (de 20 à 39 décibels de perte auditive)
  • La surdité moyenne (de 40 à 69 décibels de perte auditive)
  • La surdité sévère (de 70 à 89 décibels de perte auditive)
  • La surdité profonde (plus de 90 décibels de perte auditive)

La LSF est bien une langue à part entière et non un langage. Des personnes sourdes se sont battues pour avoir cette dénomination (elle est par ailleurs reconnue comme une langue officielle depuis 2005 seulement), alors nous parlerons bien de Langue des Signes Française désormais.

Il est courant d’entendre « sourd-muet » pour qualifier une personne sourde. C’est une erreur de langage. Tous les sourds ne sont pas muets, pas plus que les entendants.

En effet, la lecture labiale est pratiquée de manière plus aisée chez les personnes sourdes à force d’un long travail chez des orthophonistes ou enseignants spécialisés.
Pour autant, tous les sourds ne lisent pas sur les lèvres.